Cet article vise à présenter la participation des femmes à la recherche luxembourgeoise en s’attachant à examiner la proportion de femmes parmi les chercheurs des secteurs d’Etat, de l’enseignement supérieur et des entreprises. A cette fin, sont retenues les données des enquêtes nationales sur les ressources consacrées à la recherche publique, de même que les données transmises à Eurostat par les autres Etats européens. L’observation de ces données met en évidence la modeste proportion de chercheuses au Luxembourg et ce plus particulièrement pour les secteurs de l’enseignement supérieur et des entreprises. Les particularités du système national de la recherche luxembourgeoise étant susceptibles d’agir sur la participation des femmes, elles sont prises en compte dans un second examen. Les disciplines scientifiques privilégiées au Luxembourg, la nationalité des chercheurs, leur niveau de formation, la structure par âge des équipes de recherche sont effet à même d’influer sur la féminisation de la recherche luxembourgeoise. Faute de données disponibles, ce second examen n’a cependant porté que sur les secteurs d’Etat et de l’enseignement supérieur. Les résultats mettent en exergue l’influence des spécificités locales et ce plus particulièrement pour le secteur d’Etat. La proportion de chercheuses de ce secteur apparaitrait en effet encore plus modeste, les particularités de la recherche nationale mises de côté. Notons que la réforme des aides à la formation-recherche (2008), qui a explicitement prévu d’offrir aux doctorants et post-doctorants des contrats de travail et les prestations de sécurité sociale y afférentes, sont susceptibles de modérer la faiblesse de nos présents résultats, en stimulant à l’avenir l’accès à la profession de chercheuse.
L’équilibre hommes / femmes dans la recherche luxembourgeoise : l’incidence du système national de recherche
Proposition de citation
Dautel, V. (2011). L’équilibre hommes / femmes dans la recherche luxembourgeoise : l’incidence du système national de recherche (Les Cahiers du CEPS/INSTEAD. Entreprises Nr. 11). Esch/Alzette. Centre d’études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques (CEPS/INSTEAD); Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.