Le cannabis est considéré comme la substance illicite la plus fréquemment consommée dans le monde. Sa consommation est jugée particulièrement dangereuse si elle est fréquente, fortement dosée et commence à l’adolescence. En raison de ses effets nocifs sur la santé et la société, ce rapport a pour objectif d examiner le nombre de jeunes qui consomment du cannabis au Luxembourg, ainsi que les facteurs sociodémographiques, de risque et de protection associés à cette consommation, afin d’illustrer les possibilités d’interventions promotion de la santé et de prévention de comportement addictifs.
Les données présentées proviennent de l’enquête Health Behaviour in School-aged Children – HBSC de 2018. L analyse porte sur les données de 6 880 jeunes de l enseignement secondaire âgés de 12 à 18 ans. Pour répondre à l objectif, les jeunes ont été répartis en 3 groupes : 1) les jeunes qui n’ont jamais consommé du cannabis ; 2) les jeunes qui ont consommé du cannabis dans leur vie, mais pas au cours des 30 derniers jours (consommation passée) et ; 3) les jeunes qui ont consommé du cannabis au cours des 30 derniers jours (consommation actuelle).
Les analyses descriptives montrent que parmi les participants, 82 % n’ont jamais consommé du cannabis, 9 % en ont consommé dans le passé et 9 % en consomment actuellement. À l aide des analyses de régression logistique multinomiales, le lien entre la consommation de cannabis et une série de variables sociodémographiques, des comportements à risque, le soutien social, le milieu scolaire et la santé et le bien-être a été analysé, afin d’explorer les facteurs sociodémographiques, de risque et de protections associés à la consommation de cannabis. Les seuls facteurs qui restent significatifs pour la consommation de cannabis sont l’âge, le genre, la situation familiale, la consommation de tabac, la consommation d’alcool, la participation à des bagarres, la perception du soutien de la part des parents et des enseignants par les élèves. Toutefois, l’âge et la consommation actuelle de tabac sont les facteurs les plus importants. Ainsi, en ce qui concerne les facteurs sociodémographiques, les garçons, les adolescents les plus âgés et ceux qui ne vivent pas avec leurs deux parents sont plus enclins à faire partie des groupes qui ont consommé du cannabis. L augmentation des comportements à risque (fréquence plus élevée de consommation de tabac, d’alcool et de participation à des bagarres) se traduit par une plus grande probabilité de consommation de cannabis. De plus, les jeunes qui ont un comportement à risque ont tendance à opter pour d’autres comportements à risque. En revanche, le soutien perçu de la famille et le soutien perçu des enseignants sont des facteurs protégeant de la consommation de cannabis. Ainsi, les élèves qui se sentent soutenus par leurs parents et leurs enseignants sont moins enclins à consommer du cannabis.
Il est donc pertinent d’adapter les méthodes de prévention de la consommation de cannabis en fonction de l’âge et du genre, et d axer les approches de prévention sur ceux qui considèrent sa consommation comme l un des éléments d’un comportement à risque global plutôt que celles ciblant uniquement cette substance. En effet, les modèles de prévention qui visent à promouvoir un comportement global plus soucieux de la santé semblent être plus efficaces.
La consommation de Cannabis chez les jeunes d’âge scolaire (12-18 ans) au Luxembourg
Résultats de l'enquête HBSC de 2018
Proposition de citation
Catunda, C., Heinz, A. & Geraets, A. (2022). La consommation de Cannabis chez les jeunes d’âge scolaire (12-18 ans) au Luxembourg: Résultats de l’enquête HBSC de 2018 (Rapport bref HBSC Luxembourg Nr. 2). Esch-sur-Alzette. Ministère de la Santé; Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse (MENJE); Université du Luxembourg (UL).