Dans les économies modernes, on observe, depuis quelques décennies, une tendance à l’élévation du niveau de formation de la population active. Cette évolution résulte, d’abord, d’une démocratisation de l’école et de l’allongement de la scolarité pour tous, mais aussi d’une adaptation nécessaire de la population active à des métiers de plus en plus qualifiés. Cette tendance générale n’est cependant pas identique selon les différents groupes de la population, et notamment pour les populations étrangères et la population autochtone.
Au Luxembourg, les différences liées à la nationalité sont sans doute plus visibles qu’ailleurs dans la mesure où le phénomène migratoire est très atypique par rapport à ce que connaissent les autres pays de l’Union européenne des 15 :
§ d’une part, du fait de son ampleur : en 2004, les travailleurs immigrés représentent 44% de la population active résidente et,
§ d’autre part, du fait de la diversité des mouvements migratoires : historiquement, on observe d’abord une immigration italienne à partir des années 50, relayée à la fin des années 60 par une immigration portugaise. Les ressortissants italiens représentent aujourd’hui 8% de la population active étrangère résidente, tandis que les Portugais en constituent 40%. L’immigration issue des pays limitrophes est également massive, notamment depuis le début des années 90 : les immigrés français, belges et allemands représentent, en 2004, 30% de la main-d’oeuvre résidente étrangère. A côté de ces trois mouvements migratoires, on note aussi l’arrivée plus récente d’autres nationalités, de l’Union européenne ou hors de l’Union européenne (qui représentent ensemble plus de 20% de la communauté étrangère résidant et travaillant au Luxembourg au 2004).
Formation et nationalité au sein de la population exerçant un emploi
Proposition de citation
Zanardelli, M. (2006). Formation et nationalité au sein de la population exerçant un emploi (Vivre au Luxembourg. Chroniques de l’enquête PSELL-3/2004 Nr. 24). Differdange. Centre d’études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques (CEPS/INSTEAD).