Choisi, subi, stable, précaire : Le temps partiel se décline au pluriel

Le temps partiel s’est développé depuis une trentaine d’années au Luxembourg et représente en 2006, selon différentes définitions, plus ou moins 19% des emplois contre environ 7% il y a une vingtaine d’années. Le temps partiel ne s’appréhende pas seulement en termes de durée de travail inférieure à un temps plein. En effet, les motivations tant professionnelles que personnelles des salariés entrent directement ou indirectement en ligne de compte dès lors que l’on s’attache à décrire ce type d’emploi. Pour bien saisir ces diverses motivations, nous avons exploré le temps partiel des salariés sous trois angles distincts : l’organisation du temps de travail (durée de travail, prestation d’heures supplémentaires, dépassement du nombre d’heures prévues dans le contrat), le type de contrat de travail (inscription dans une mesure pour l’emploi, forme du contrat) et l’organisation de l’activité professionnelle (exercice d’une activité secondaire rémunérée, changement d’emploi au cours des 12 derniers mois, recherche d’un nouvel emploi). Ceci nous a permis de dresser non pas un portrait uniforme du temps partiel, mais d’identifier quatre classes qui se répartissent en deux tendances principales, le temps partiel choisi de façon délibérée par le salarié (73% des salariés travaillant à temps partiel sont dans ce cas) et le temps partiel subi (27%). Lorsque le temps partiel est choisi, deux formes semblent se dessiner : le temps partiel que nous qualifions de « maîtrisé » parce qu’une de ses caractéristiques est de respecter le nombre d’heures de travail inscrites au contrat ; et celui que nous qualifions de « non maîtrisé » pour la raison inverse. Lorsque le temps partiel est subi, il peut être dit « insatisfaisant » en raison du changement souhaité par les salariés de ce groupe. A l’inverse, il peut être qualifié de « satisfaisant », parce que ces salariés ne souhaitent pas en changer et ce malgré leur situation souvent précaire.