Cette étude s’intéresse à l’évolution de la structure familiale des ménages au cours des quinze dernières années d’une part, et, d’autre part, aux pratiques de solidarités entre membres de la famille (en l’occurrence parents et enfants adultes) ne résidant pas ensemble. Les analyses montrent que le recul des unités familiales larges et/ou stables s’est poursuivi entre 1985 et 2000 : la proportion des personnes vivant seules est passée de 21 à 30%, alors qu’à l’inverse, la part des ménages fondés sur un couple marié avec des enfants est passée de 39 à 33% et celles des ménages comportant la génération des grands parents de 7% à 3,6%. Malgré cette poursuite de l’atomisation des ménages, la pratique de la solidarité est élevée entre parents et enfants adultes ne vivant plus ensemble : 60% des individus ont au moins un contact hebdomadaire avec leurs parents, plus de 50% leur rendent service et 40 % en reçoivent. En outre, les personnes vivant dans les ménages les plus fragmentés (ménages dont la personne de référence est sans conjoint) sont encore plus ancrées dans les pratiques de solidarités avec leur parents. Ainsi, elles sont plus de 70% à avoir un contact au moins hebdomadaire avec leurs parents, 65% à leur rendre service et 55% à en recevoir. Finalement, si les individus sont de plus en plus nombreux à vivre seuls, ils paraissent compenser cette solitude résidentielle par l’étroitesse des liens avec leurs parents.
Structures familiales des ménages et solidarités familiales au Grand-Duché de Luxembourg entre 1985 et 1999
Proposition de citation
Borsenberger, M. & Kuepie, M. (2003). Structures familiales des ménages et solidarités familiales au Grand-Duché de Luxembourg entre 1985 et 1999 (Population & Emploi Nr. 6). Differdange. Centre d’études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques (CEPS/INSTEAD); Institut national de la statistique et des études économiques (statec); Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS).